Deux dépêches de l'AFP en deux jours

 


Une artiste d'origine yougoslave, Marina Abramovic, a décidé de se mettre en scène dans une galerie new-yorkaise, où les curieux peuvent la voir dormir, aller aux toilettes et se promener, nue ou habillée, pendant douze jours d'affilée.
Pendant ce séjour, elle a décidé de jeûner. Elle s'est aussi engagée à ne pas parler, ne pas lire ou écrire. Pour ce qui est de chanter, "c'est une possibilité, assez imprévisible".
"Cette prestation vient de mon désir de voir s'il m'est possible de faire preuve d'une discipline quotidienne, faite de règles et de restrictions, pour me purifier", a expliqué Marina Abramovic dans un texte affiché à l'entrée de la galerie.
Des échelles permettent d'accéder depuis vendredi aux trois "espaces de vie" perchés à 1,80 m du sol, dans la Sean Gallery à Manhattan.
Ces trois unités, meublés de façon spartiate, sont complètement ouverts au public qui pourra s'asseoir sur des bancs en bordure de l'espace vital de Marina Abramovic et observer la scène en gros plan grâce à un télé-objectif.
A côté des quelques meubles en bois, l'espace contient un verre pour boire de l'eau et un métronome qui marque les secondes. Un lit se compose d'une planche de chêne et d'un oreiller sous la forme d'un énorme morceau de quartz rose.
Le propriétaire des lieux, Sean Kelly, a indiqué qu'il avait signé un contrat avec l'artiste garantissant qu'elle ne serait pas dérangée pendant douze jours, quoi qu'il arrive.
"Dans ce travail, il ne s'agit pas de faim ou de politique, il s'agit de la possibilité de faire de l'art au 21ème siècle", a-t-il expliqué.
 
"Ilustration" d'une performance de l'artiste
 


Le Conseil de Paris jase à propos de l'acquisition par le Musée d'art moderne de la Ville d'une oeuvre de l'artiste belge Marcel Broodthaers mettant en scène un perroquet vivant: "Ne dites pas que je ne l'ai pas dit, Le perroquet", 1974.

Le prix de cette oeuvre, proposée par un collectionneur, est de 210.000 euros, au lieu de 280.500 initialement prévus, a-t-on fait valoir à la mairie de Paris où doit être débattu mardi cet achat par le grand musée municipal.

Il s'agit d'un perroquet vivant dans une cage entourée de deux palmiers avec un magnétophone disposé sur une table et diffusant l'enregistrement du poème "Moi je dis Moi je dis" lu par l'artiste avec à chaque fois "une intonation différente".

L'UDF Elisabeth de Fresquet va interroger l'adjoint (Vert) à la Culture Christophe Girard sur le prix "très élevé pour une oeuvre éphémère puisque l'espérance de vie d'un perroquet ne saurait excéder 90 ans". "Avec une telle somme, combien d'achats la Ville de Paris sacrifie-t-elle ?"

Avant même le débat dans l'hémicycle, M. Girard a dès lundi mis les points sur les i : "il faut surtout qu'en matière d'art, les élus n'interviennent jamais. Sinon comment avoir une politique d'acquisition ?".

"Suzanne Pagé, la grande conservatrice que le monde entier nous envie, voulait depuis longtemps une oeuvre de Marcel Broodthaers. C'est une question de principe et je me battrai pour ces principes", a-t-il fait valoir devant la presse. "Je ne sais pas si j'aime l'oeuvre, a-t-il ajouté. Peut-être que ça me fera rigoler un grand coup quand je la verrai. Et puis des centaines de gens viendront la voir et aussi ce qu'il y a dans le musée".

Si des élus interviennent sur des achats d'art, "c'est la porte ouverte au fascisme", a ajouté l'adjoint écologiste.

 

 

 

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